• P U I S S A N C E

    Un jour à Watts est une très bonne nouvelle.


    J'entends par là qu'elle entre parfaitement dans le cadre de mes critères. Elle a la couleur que je voulais lui donner. C'est ce qu'écrivait je ne sais plus qui en préface de je ne sais plus quoi : il y a de la distance entre le bleu très net que j'ai en tête et le bleu que je parviens à décrire. Et c'est assez rare pour être signalé, Un jour à Watts a le bon bleu.


    C'est pourtant une nouvelle dont je ne ferai rien, absolument rien. En réalité, elle ne m'appartient pas totalement. J'y ai utilisé le personnage d'un autre. Easy Rawlins, héros récurrent de Walter Mosley. Un personnage dense, solide, qui promène ses doutes et ses démons du Diable en robe bleue à Little Scarlet. Une pâte humaine malaxée par un autre et dont je me suis emparé avec enthousiasme.


    Depuis ce jour, cette nouvelle a fait le plaisir d'un seul lecteur. Moi. Moi. Encore moi. Je l'ai relue souvent. Non pas pour m'ébaubir de la magnificence de ma prose, mais parce que j'y ai trouvé dès la première lecture ce qui fait la puissance de l'auteur. Recréer un univers qui m'enthousiasme. Insuffler la vie dans les poumons d'un personnage qui ne me doit rien. Plus que dans la contemplation de mes propres inventions, je l'ai trouvée là, la puissance de démiurge de l'auteur, lorsque j'ai amené dans mon univers le personnage d'un autre.


    Que j'ai, donc, ajouté de la vie à la vie. 


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